Jour 14 : Horloge
Marcher sur les rochers. Esquiver les fleurs. Sauter un peu plus loin. Courir en faisant attention. S’écarter de plus en plus du sentier. L’enfant est attiré par le rivage. Il cherche toujours à aller plus loin. Comme s’il était le premier à découvrir le lieu. Dans sa tête c’est le cas, il est l’aventurier de sa propre histoire. Il rit. Il s’émerveille devant la beauté naturelle. La nature en seul maître des lieux. L’eau en tant que gardienne de l’île. Il ne regrette pas d’avoir patienté sur ce bateau. Le regard fixé sur la grande aiguille, répétant « tic tac » en espérant pouvoir la faire avancer plus vite. Le voici maintenant devant l’immensité.
Il s’arrête de bouger. Le soleil commence sa descente, mais un rocher cache sa vue. Il se met alors en tête de l’escalader. Il grimpe. Toujours plus haut. Il ne veut pas louper ce moment. Il continue son ascension alors que ses jambes commencent à le lâcher. Il s’est un peu tordu la cheville, mais ce n’est pas grave. Ce paysage en vaut la peine. Il a un peu mal, mais la douleur s’efface à mesure que l’astre du jour se voile. Ses couleurs changent. Le dégradé est magique. Le petit homme s’assoit en tailleur au sommet de sa petite montagne. Il est comme hypnotisé.
Le vent caresse son visage. Il remonte son écharpe. Il lui effleure les oreilles. L’enfant visse son bonnet sur sa tête. Il rabat sa capuche avant que l’être le chatouille de nouveau. Il observe l’horizon. Et pour une fois il ne se pose plus de questions. Il est juste là. À profiter de l’instant et du paysage face à lui. Au loin il entend que bientôt il devra rentrer. Il recommence alors à murmurer des « tic tac » le plus lentement possible. Il espère qu’ainsi l’horloge du temps ralentira le laissant admirer ce moment juste quelques minutes de plus.