Jour 15 : Légende

    Tu t’avances. Timide. Tu l’observes. Caché. Elle semble t’appeler. Elle te demande de t’approcher. Tu hésites. Elle t’intrigue. Tu fais un pas. Elle te parle. Tu n’es plus très loin. Elle t’attire. Tu la touches presque. Elle ne bouge pas. Tu l’effleures du bout des doigts. Elle t’hypnotise un peu plus. Tu passes ta main sur le tissu. Elle t’ouvre ses portes.

 

    Une main sur le rebord. Tu te tiens. Tu ne sais ce qui t’attend de l’autre côté, mais tu y vas. Curieuse. Tu ne peux t’en empêcher. Tu franchis la ligne. Tu marches sur le sentier défendu. Tu vois la lumière au bout. Tu cours pour la rejoindre. Une nouvelle porte. Tu entoures la poignée de tes doigts. Tu tournes doucement. Et un monde magique se dévoile alors à tes yeux.

 

    Une plaine aux mille merveilles. Tu vois dans les airs, des livres volés tels des papillons de savoirs. Et leur mélodie n’est autre que la lecture de leurs textes. Tu aimerais t’attarder près d’eux et les écouter chanter un à un jusqu’à ce que le sommeil t’emporte. Mais une nouvelle chose attire ton attention. Une grande piste de danse. Tu commences alors à faire quelques pas.

 

    La musique sort du sol et de partout à la fois. Elle suit tes pas. Ou tu la suis. Tu ne sais plus qui a commencé. Mais cette scène semble être un instrument à part entière. Tu tournes. Tu t’amuses. Les notes s’enchaînent. Elles s’envolent dans les airs. Elles tourbillonnent avec toi. Elles forment devant toi un être plein de mystères. Un être qui t’entraîne dans la danse, puis qui te laisse découvrir une nouvelle chose.

 

    Des couleurs. Tu vois les couleurs. Des formes de couleurs dont les mots ne seraient assez exacts pour les décrire. Tu les vois colorer le monde. Tu les vois faire sourire les personnes. Tu les observes se déplacer avec grâce. Chacune a son petit détail à elle. Mais toutes forment une entité. Elles se séparent aussi vite qu’elles se rejoignent. Tu les sens t’envelopper. Tu te sens bien. Comme si tu étais entourée par un câlin d’une aura bienveillante à la puissance inégalable.

 

    Tu te laisses porter. Tu te laisser bercer. Tu te sens bien. Comme si cet endroit était fait pour toi. Comme si ce lieu était le tien. Tu espères ne pas te réveiller. Mais une voix lointaine semble t’appeler. Tu fais alors le chemin inverse. Tu dis au revoir aux couleurs. Tu danses une dernière fois avec les notes. Tu feuillètes un petit papillon-livre. Tu souris. Tu sais que tu repasseras. Tu sais que tu n’as pas tout découvert. Mais il est l’heure de faire marche arrière.

 

    Tu sors alors du cadre pour entrer dans un nouveau. Tu t’éloignes pas à pas du tableau. Tu lui tournes le dos, difficile de dire au revoir. Mais en te retournant brièvement, tu peux apercevoir. Un petit encadré sous la toile. « Pays où les rêves se dévoilent ».