Jour 26 : Sombre

    Une remarque. Elle te blesse. Elle te touche. Elle est telle une flèche qui t’arrive en plein cœur. Une flèche empoisonnée qui t’atteint en ton centre. Tu ne peux la retirer. Tu ne peux l’oublier. Il est trop tard. Elle est en toi.

 

    Son poison. Il se reprend. Il n’était qu’une goutte. Le voilà qui s’étend. Il grignote du terrain. Il s’épanche. Telle une goutte d’encre sur une feuille. Sa noirceur emplit le cœur. Il s’assombrit petit à petit. Il perd petit à petit de sa vie.

 

    Le noir. Il passe par les vaisseaux. Il fait son chemin. Il traverse les organes. Il s’attaque aux muscles. Tel un virus, il contamine son environnement. Il prend le contrôle de son hôte. La peur devient seul maître des lieux.

 

    La peur. Elle fait trembler les membres. Elle fait claquer les dents. Elle donne des frissons. Elle met la pression. Elle est en chaque parcelle de ton corps. En chacune de tes cellules. Elle est omniprésente. Elle est reine même de tes pensées.

 

    Tes pensées. Elles vagabondent. Elles ne sont plus sûres de rien. Elles sont paralysées pour certains. D’autres s’accélèrent. Plus aucun contrôle. Elles n’ont plus de limites. Elles ne limitent plus les émotions que bientôt…

 

    Les émotions. Elles sont de plus en plus fortes. Comme un torrent qui tape contre un barrage. Barrage trop fragile qui se brise. Le voilà. Il se déverse partout. Il n’a pas de limite. Il n’a pas de guide. Il évacue le trop-plein. Il fait le vide.

 

    Le vide…

 

    Relâcher le barrage…

 

    Vider le surplus. L’utiliser comme arme. Diluer la peur. Diluer le poison. Chaque larme emportant avec elle vers le sol une goutte de ces sombres pensées. Chaque parcelle qui s’échappe du corps vers la terre qui se nourrit de cette négativité.

 

    La peur recule. L’état serein revient. Jusqu’à la prochaine vague. Jusqu’aux prochaines larmes. Et ainsi de suite tel un cycle sans fin.