Joie et la Bibliothèque (1/2)
Ajouter quelques décorations, peut-être un peu plus de sucre glace…Mince maintenant il y en a trop d’un côté, tant pis j’en remets encore un peu. Oh et si je mettais les étoiles que m’a donné Clara, c’est joli les étoiles. Cela fait l’effet de paillettes, je me demande bien ce qu’elle avait pu mettre dessus pour avoir ce reflet si unique dans lequel je me perds beaucoup trop facilement. C’est normal qu’un gâteau puisse avoir cet effet miroir? Personne n’osera le manger, il est trop beau, enfin surtout les décorations qui sont dessus. J’en ai peut-être mis beaucoup d’ailleurs, je devrais m’arrêter avant que cela ne soit trop chargé. J’espère que cela plaira au petit nouveau. Et à la nouvelle aussi. C’est vraiment chouette cela fait longtemps que…
Attendez…
Depuis quand êtes-vous ici à m’écouter? C’est pas très poli d’espionner les gens sans prévenir surtout quand ils font un super gâteau surprise de bienvenu. Pourquoi de bienvenu? Figurez-vous qu’hier deux nouveaux ont franchi le portail. Ils étaient tous déboussolés. Au début, ils avaient vraiment du mal à parler et agir normalement.
Je me souviens quand je suis arrivée cela a été un gros choc. Imaginez-vous vivre une aventure fantastique dans un univers unique et d’un coup d’un seul, vous vous retrouvez devant des tonnes de livres face à deux chevaliers de la table ronde qui gardent le portail. C’est un peu perturbant mais c’est comme cela que les arrivées dans la Bibliothèque se déroulent. Au début, c’est difficile de savoir qui on est et pourquoi on se retrouve ici. Puis, avec le temps, on se détache du personnage que nous incarnons pour être nous.
Je vois votre air un peu perdu…Je suis peut-être allée trop vite. Cela doit être la première fois que quelqu’un vous parle de la Bibliothèque. A vous voir, j’ai l’impression de me retrouver face aux nouveaux d’hier quand j’ai dû leur expliquer l’histoire de la ville. D’ailleurs en y repensant c’est assez drôle de parler d’histoire et pas des histoires pour parler de la ville. Je m’explique…
Nous vivons dans ce qu’on appelle, la Bibliothèque, c’est une grande ville composée de livres qui varie en fonction de l’imagination des auteurs qui se perdent un peu trop et qui atterrissent chez nous par mégarde. Ce lieu n’est pas uniquement réservé aux personnages, nous avons de temps en temps des enfants de passage dont les rêves les guident jusqu’ici le temps d’une nuit puis ils repartent à leurs vies. J’adore les enfants, ils ont une vision si belle du monde qui nous entoure. Ils le voient au travers de yeux tellement innocents et avec leurs mots et leur vision ils peuvent tout rendre si incroyable. J’aime me plaire à me dire que je resterai toujours une enfant. Je n’ai pas vraiment envie de grandir. Je suis un peu comme mon voisin dont j’oublie souvent le prénom mais vous devez le connaitre. Il a un chapeau vert et il n’arrête pas de parler de poussière de fée et de la deuxième étoile. Je me perds encore, je suis désolée… Où j’en étais déjà? Ah oui…
La Bibliothèque accueille les personnages des divers récits. Lorsque vous écrivez une histoire en tant qu’auteur, vos personnages ont beaucoup de chances d’atterrir ici ou dans une autre Bibliothèque voisine. Comme si la vie que vous connaissez des personnages de fiction n’était que fiction et qu’ici ils pouvaient commencer une vie dont la fin n’est pas définie par une plume. Parfois il est compliqué quand l’on vient d’arriver de se faire entendre dire que la vie que l’on a eu n’est pas vraiment une vie mais est seulement une histoire. Il y a souvent des débats au sein de la ville sur le sujet. Est-ce que l’on doit prendre compte de notre vie d’avant ou non? Est-ce que lorsqu’on rejoint l’auteur pour un nouveau tome, une nouvelle aventure, est ce notre histoire ou juste une sorte de travail que l’on fait? Tant de questions et tout autant de réponses, vous devriez aller voir nos philosophes ils sont plus calés que moi dans ce domaine.
– Joyce, dépêche-toi on a besoin de ton aide pour finir les préparatifs
– J’arrive Morgane…
Je suis vraiment désolée cher lecteur mais le devoir m’appelle. On doit finir de préparer la surprise pour les nouveaux, c’est important de bien les accueillir, c’est un peu comme s’ils faisaient partie de la famille. Peut-être à une autre fois, quelque chose me dit que nous allons bientôt nous recroiser à nouveau.