N’omettez pas les détails
L’orchestre jouait. Douce mélodie. Les instruments comme envoutés. Passion lui dansait. Agitant sa baguette. Il valsait, rythmant le général, le principal. Les idées s’envolaient. Elles s’exprimaient dans les notes. Dans les couleurs des sons. Elles se combinaient pour reformer le tableau.
Sur scène, ce tableau se mouvait. Les ombres dansaient en accord avec les instruments. Une chorégraphie harmonieuse qui s’ancrait dans un décor vaste. Un ensemble englobant. Une explication générique. Des mouvements de tous les jours… en apparence.
En entrant dans le lieu, le tableau n’est pas des plus original. Plutôt un peu banal. L’envie de passer à côté. Ne pas y prêter attention. Mais au moment de rebrousser chemin, une note. Une simple note. Une se distingue. Un pas grand-chose. Un petit rien. Cela suffit…
Un pas devant l’autre. Se rapprocher comme attiré. Un pas après l’autre. S’avancer comme hypnotisé. Une nouvelle teinte de couleur se démarque. Elle s’élève comme un ruban. L’attraper du regard. La suivre jusque dans l’orchestre. En chercher l’origine. Yeux posés sur les musiciens. Ou plutôt sur les instruments.
Des gravures. Des dorures. Des paysages se mouvant sur le bois. Des animaux dansant sur le métal. Des sons exprimant des émotions. Les émotions s’expirant librement au milieu des idées. Les idées comme des notes qui s’ajoutent à la danse.
Un œil sur la scène. Sur les silhouettes. Sur les ombres. Les tenues. Les étoiles. Les nuages. Toutes ces choses que l’on oublie de voir. Les variations infimes de la musique. Les petites pertes d’équilibre des danseurs. Les costumes. Les masques. Les regards. Des petits changements qu’on ne pense pas à voir.
Les sentiments cachés. L’expression de la liberté. Loin de la banalité. Ne pas chercher à se conformer. S’avancer et entrer dans la danse. Monter sur la scène. Laisser de côté le masque habituel. Laisser l’Unique s’exprimer dans les mouvements, dans l’apparence, dans les mots. Le laisser danser sur la partition.
De Passion à l’écrivain, les notes deviennent des mots.
Sur la partition d’une page blanche, les idées s’agencent.
La couleur des sentiments, une mélodie hors du tableau.
Un texte n’est alors qu’une harmonie de détails qui dansent.