Une balade
Une balade dans la nature. Un instant de joie. Une sensation de liberté. Un rayon de soleil. Une randonnée un peu fastidieuse par moment. Mais rien de bien méchant. Chacun de mes pas me rapprochant un peu plus du sommet. Les petites racines ne m’arrêtaient pas. Je les passais sans soucis. J’étais heureuse. Je respirais. Dans cette nature, qui me protégeait.
Soudain, une pente plus abrupte. Une difficulté supplémentaire. Plus grande que les autres. La nature me jouait des tours. Cependant, l’envie d’avancer était plus forte. Plus importante. Et redoublant d’efforts je le franchis. Je m’écorchais un peu le bras au passage. Je n’y fis pas attention. J’oubliais ma propre douleur pour avancer. J’étais toujours contente. Le soleil brillait toujours. Insouciante. Naïve. Je ne vis pas les nuages commencer à le couvrir. Je ne remarquais pas qu’autour de moi les ombres commençaient à paraître.
Seule sur le chemin. Un peu de courage. De la patience. De la volonté. J’avançais toujours. Surmontant les obstacles. La pente de plus en plus raide. Les pauses de plus en plus rares. Des étapes de plus en plus difficiles à franchir. Une blessure de plus venant s’ajouter après chacune.
La balade qui devait m’apporter du bonheur commençait à me blesser. Je ne m’en étais pas rendu compte tout de suite. Mais lorsque j’arrivais devant un énième mur. La pluie éclata. Je me retrouvais perdue. Devais-je avancer ? Franchir ce nouvel obstacle au risque de m’abîmer encore ? La patience commençait à manquer. La douleur de chaque égratignure non soignée se faisait ressentir. La détermination, elle, s’était cachée.
Au pied du mur. Je savais que peu de solutions étaient là. Je n’avais pas la force de le franchir. Je ne pouvais plus. Seule, mes efforts seraient vains. Je pouvais sinon attendre que cesse la pluie. Mais cela ne ferait que retarder l’inévitable. Ce mur était infranchissable pour mon corps blessé.
Déçue. Résignée. J’estimai qu’il était préférable de rentrer. Soigner mes plaies. La descente sera surement difficile. Mais rester devant ce mur n’était plus possible. Alors, je tournais les talons.
Triste. Énervée. Je m’en voulais de ne pas avoir eu la force de continuer. Derrière de nouvelles épreuves m’attendaient. Aujourd’hui, je n’avais plus la volonté de les affronter.
Soulagée. Nostalgique. Ce trajet était tout de même plaisant. Des souvenirs resteraient gravés. Pourquoi oublier une balade joyeuse pour un petit bout de chemin couvert d’épines ?
Mitigée. Mais optimiste. Le chemin qui me ramènerait chez moi était aussi couvert d’obstacles. Moins grands. Inévitables. Mais je devais aller de l’avant. Vers de nouveaux paysages.
La prochaine balade sera peut-être plus longue
Mais aujourd’hui le tonnerre gronde.
Il vaut mieux rentrer s’abriter
Attendre une nouvelle opportunité.